OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Foutage de Google http://owni.fr/2012/11/28/foutage-de-google-lexgoogle-schwartz-spiil-ipg/ http://owni.fr/2012/11/28/foutage-de-google-lexgoogle-schwartz-spiil-ipg/#comments Wed, 28 Nov 2012 17:08:02 +0000 Sabine Blanc http://owni.fr/?p=126729

La lettre de mission [pdf] de Marc Schwartz, le médiateur dans l’affaire Lex Google, confirme que le bras de fer se joue exclusivement entre Google et l’association des éditeurs de presse d‘information politique et générale (IPG). Pour mémoire, l’IPG entend faire payer Google, accusé de faire son beurre sur le dos des éditeurs de presse en vendant de la publicité sur ses services qui agrègent des liens menant vers des articles, alors que le géant américain refuse de payer pour un contenu qu’il n’héberge pas.

Le document envoyé conjointement cet après-midi par Bercy et par la société Mazars, où travaille Marc Schwartz, ne fait référence qu’à ces deux acteurs :

Nous souhaitons vous confier la mission de faciliter le dialogue et la négociation entre Google et les éditeurs de presse  réunis par l’association IPG, et la conclusion d‘un accord entre ces deux parties, qui repose sur un système équitable de partage de la valeur.

Colère

Au risque de fâcher encore plus les confrères opposés à cette idée de taxer Google. Maurice Botbol, le président du Spiil (Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne, qui comprend Mediapart, Rue89 ou Slate) avait ainsi exprimé ses doutes sur la démarche de l’IPG, ajoutant “j’espère que l’ensemble des parties prenantes seront associées aux discussions. Il serait paradoxal que seule l’IPG y participe, car il est ici question de presse en ligne.”

Johan Hufnagel, le rédacteur en chef de Slate.fr, a résumé avec son franc-parler habituel le point de vue du Spiil en alpaguant les ministres de l’Économie numérique et de la Culture sur Twitter :

Lex Google pour les nuls

Lex Google pour les nuls

Si les éditeurs de presse français n'ont pas encore déclaré officiellement la guerre à Google, le manège y ressemble. ...

Toutefois, dans son communiqué accompagnant la lettre de mission, Marc Schwartz évoque “les éditeurs de presse” en général, sans faire référence à l’IPG. Une façon de montrer qu’il a prévu d’autres chaises autour de la table des négociations ? Outre d’autres éditeurs de presse, il serait logique que Microsoft, Yahoo!, Facebook ou Twitter, qui proposent des services similaires à Google, donnent leur point de vue.

Quoi qu’il en soit, il dispose toujours d’un délai très court pour trouver un accord, prié de “transmettre les conclusions de [sa] médiation avant la fin du mois de décembre 2012″, conformément au vœu de François Hollande. Faute de quoi, les parlementaires prendront le relais, et à charge pour eux d’élaborer une loi qui instaure un droit voisin pour la presse en ligne, dictée par l’IPG, et qui est loin de faire l’unanimité, y compris au sein du gouvernement. Et un casse-tête juridique qui pourrait faire le jeu de Google, armé de ses juristes aguerris.


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Lex Google : faites entrer le médiateur ! http://owni.fr/2012/11/15/lex-google-faites-entrer-le-mediateur/ http://owni.fr/2012/11/15/lex-google-faites-entrer-le-mediateur/#comments Thu, 15 Nov 2012 15:33:01 +0000 Andréa Fradin http://owni.fr/?p=125993

Mise à jour, 16/11/2012, 17h40 : avec du retard, le communiqué officiel a été publié. Laconique, il confirme que la “médiation a été confiée à M. Marc SCHWARTZ, associé
au sein du Cabinet Mazars”
. Elle a pour objectif de “faciliter la conclusion, d’ici la fin du mois de décembre, d’un accord sur un partage équitable de la ressource générée par l’utilisation des contenus éditoriaux des sites de presse, qui sont indexés et mis en valeur par les moteurs de recherche.” Faute de quoi, “un mécanisme de rémunération équitable au bénéfice des éditeurs de presse” sera instauré par la voie législative.

A en croire la formulation donc, Google et l’IPG, l’association des éditeurs de presse à l’origine du débat, ne seraient pas les seuls invités autour de la table : “sites de presse” et “moteurs de recherche” dans leur globalité seraient ainsi concernés par l’accord en question.

Mise à jour, 16/11/2012, 13h15 : des sources gouvernementales confirment l’officialisation aux alentours de 15 heures. Le communiqué ne devrait pas comporter la lettre de mission, toujours en attente de la signature des ministres concernées. Elle devrait être finalisée en début de semaine prochaine. Sa publication, au même titre que celle dont avait fait l’objet la lettre de mission de Pierre Lescure, n’est pas exclue.

Mise à jour, 16/11/2012, 12h50 : Selon plusieurs sources proches du dossier, le communiqué de presse officialisant la nomination de Marc Schwartz au poste de médiateur dans le différend opposant Google à certains éditeurs de presse partirait dans l’après-midi. Il devrait être conjoint aux ministères de la Culture et de l’économie numérique, qui se disputaient jusqu’alors la responsabilité du dossier.

La ministre de la Culture Aurélie Filippetti aurait déjà confirmé son nom au détour du discours prononcé hier au Forum d’Avignon (voir à 38′52, le passage ne figure pas dans la version écrite du discours). Nous attendons encore la confirmation du gouvernement, contacté à plusieurs reprises par Owni.

Il était attendu. Pas comme le messie, mais pas loin : le médiateur chargé de trancher les bisbilles qui opposent depuis quelques semaines Google et certains éditeurs de presse a été désigné par le gouvernement. Et devrait recevoir très prochainement sa lettre de mission. Selon nos informations, c’est une histoire de jours : l’officialisation devrait survenir à la fin de la semaine ou en tout début de semaine prochaine.

Lex Google : état des lieux

Lex Google : état des lieux

Oh, les jolis sourires crispés ! Ce lundi 29 octobre, François Hollande, accompagné des ministres Aurélie Filippetti ...

Qui est alors l’heureux appelé ? Depuis hier, le nom de Marc Schwartz, ancien conseiller à la Cour des comptes et actuellement en poste au cabinet Mazars, semble se détacher.

Si les ministères se refusent pour le moment à confirmer l’information, Marc Schwartz semble bel et bien être l’élu. C’est un habitué de ce genre d’affaires : en 2008 déjà, il a conduit “à la demande du Gouvernement, les négociations tripartites entre l’Etat, La Poste et les éditeurs de presse” [PDF]. Le conflit ne portait pas à l’époque sur le web, mais sur les conditions de distribution de la presse.

Cette expérience n’en a pas moins joué dans le choix du personnage, ancien conseiller de Dominique Strauss-Kahn et connaisseur du monde des médias. En 2000, il intègre ainsi France Télévisions, “en tant que directeur financier puis directeur général”, indique sa biographie sur le site de Mazars. Cabinet où il officie aujourd’hui et où il garde également contact avec le monde médiatique, en sa qualité de “conseil au secteur public et aux médias.”

Contacté par Owni, Marc Schwartz fait savoir par ses collaborateurs qu’il ne souhaite pas s’exprimer pour le moment. Même fin de non recevoir du côté de Google ou de l’IPG, “l’association de la presse d’intérêt politique et générale” à l’origine du débat en France, dont nous attendons encore la réaction.

Il faut croire que l’apaisement reste le mot d’ordre. Du moins pour l’instant : une fois la lettre de mission publiée et les orientations gouvernementales précisées sur papier, les deux parties devraient à nouveau fourbir leurs armes pour peser dans la négociation. Pour rappel, certains éditeurs de presse, IPG en tête, veulent que Google paye pour faire figurer dans ses services (moteur de recherche, Google Actu) des liens menant aux articles des titres quand le géant américain lui, refuse de payer pour un contenu qu’il n’héberge pas.

Google se paie la presse

Google se paie la presse

C'est la guerre ! Face au projet de loi de certains éditeurs de presse qui souhaitent faire payer Google dès qu'il ...

Une impasse à laquelle le calendrier de discussion mis en place par le médiateur sous l’égide des ministères de l’économie numérique et de la Culture devra apporter une solution. Le temps presse : François Hollande souhaite que les négociations soient “conclusives d’ici la fin de l’année”. Faute de quoi “une loi pourrait intervenir sur cette question”. Reprenant l’idée de l’instauration d’un droit voisin pour la presse en ligne, loin de faire l’unanimité, y compris chez les éditeurs de presse.

Joint par téléphone, Maurice Botbol, le président du Spiil (Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne, qui comprend Mediapart, Rue89 ou Slate) réaffirme par exemple ses doutes sur la démarche menée par ses confrères de l’IPG. Il explique par ailleurs ne pas avoir été associé aux discussions menées jusqu’à présent mais n’exclue pas de contacter le médiateur une fois celui-ci nommé :

J’espère que l’ensemble des parties prenantes seront associées aux discussions. Il serait paradoxal que seule l’IPG y participe, car il est ici question de presse en ligne.


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Petite presse en ligne deviendra grande (ou pas) http://owni.fr/2012/10/19/petite-presse-en-ligne-deviendra-grande-ou-pas/ http://owni.fr/2012/10/19/petite-presse-en-ligne-deviendra-grande-ou-pas/#comments Fri, 19 Oct 2012 06:00:37 +0000 Claire Berthelemy http://owni.fr/?p=122994

La journée de la presse en ligne du Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne (Spiil) commence tout juste ce matin et compte bien mettre sur la table l’inutilité des aides et subventions à la presse, notamment à travers un manifeste pour un nouvel écosystème de la presse numérique. Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, était quant à elle auditionnée mercredi sur le projet de loi de finances 2013 (PLF 2013) à la Commission des affaires culturelles. Et si beaucoup des questions et des réponses ont tourné autour de l’avenir de France Télévisions ou du budget rogné de la Hadopi, seul Michel Françaix, le rapporteur de la mission Médias, Livre et industrie culturelle, option rapport sur les médias, glissait quelques mots sur “le problème de la presse en ligne”. Et expliquait que la presse (en général) rencontrait des difficultés depuis 30 à 35 ans, quand les aides, elles, augmentaient de plus en plus. “On a jamais donné autant d’argent par rapport au nombre de journaux vendus cette année”, expliquait le rapporteur.

Petite presse en ligne dans le PLF 2013

L’idée pour Michel Françaix : recentrer les aides vers ceux qui en ont besoin et redéfinir le taux de TVA selon les types de presse, qu’elle soit citoyenne ou qu’elle soit “autre”. Avant que le rapporteur ne livre ses conclusions la semaine prochaine, nous avons épluché le volet “aides à la presse” du projet de loi de finance 2013. Le principe des aides à la presse, en ligne ou papier, repose sur une volonté du gouvernement précisée dans le projet de loi de finances 2013 :

S’agissant du secteur de la presse, la stratégie de l’État poursuit deux objectifs fondamentaux : le développement de la diffusion de la presse et la préservation de son pluralisme et de sa diversité.

[App] Subventions à la presse: le Juste pris

[App] Subventions à la presse: le Juste pris

Retour ludique sur les subventions accordées par le Fonds d'aide à la modernisation de la presse à travers une application ...

Aider la presse à coups de versements d’aides et de crédits de quelques millions d’euros pourrait être l’intention la plus louable possible. Seulement comme Vincent Truffy (journaliste pour Mediapart) le montrait sur Owni en décembre 2010 dans l’application “Le juste pris”, deux ans après les états généraux de la presse écrite, des députés constatent que les éditeurs de journaux se sont, le plus souvent, contentés d’aller à la pêche aux subventions sans remettre en question leur fonctionnement.

Faire l’économie d’une remise en question du fonctionnement est sans doute plus simple pour les éditeurs de presse. La presse, qu’elle soit papier ou numérique, est notamment aidée par les injections de milliers d’euros du fonds stratégique de développement de la presse, le FSDP.

En 2013, ce sont donc 516 millions d’euros en autorisations d’engagement et en crédits de paiement qui sont budgétés, les aides directes étant 22% plus élevées après les États généraux de la presse de 2011.

Dans le détail, l’AFP recevra 119,6 millions d’euros (en hausse de 2 millions par rapport à 2012). S’ajoutent 19,7 millions pour accompagner la modernisation sociale de la fabrication de la presse quotidienne et 4 millions pour la modernisation des diffuseurs. Et encore 18,9 millions pour l’aide à la distribution. Le plus gros poste : 320 millions d’euros pour le plan d’aide au développement du portage, l’aide à la SNCF pour le transport de quotidiens et 12 millions pour le pluralisme des quotidiens nationaux à faibles ressources. Dans ces 320 millions, il faut aussi compter sur les 249 millions pour l’aide au transport postal de la presse dont une compensation du manque à gagner pour La Poste de 32,4 millions.

Les 33,5 millions pour la modernisation et la presse en ligne paraissent bien petits dans les répartitions.

L’ancien fond SPEL, aujourd’hui section II du FSDP, va donc profiter de quelques milliers d’euros pour aider la presse en ligne. Ce qui pour Maurice Botbol, président du Spiil – qui organise aujourd’hui la 3e journée de la presse en ligne – et fondateur du groupe de presse Indigo (publiant entre autres La lettre A) n’est pas le problème de fond. La position du Spiil sur le sujet est claire, il faut supprimer les aides directes (subventions) qui sont, selon lui :

contre-productives, inefficaces et qui n’ont jamais été aussi élevées, comparées au nombre de lecteurs. Le système est à bout de souffle et il faut le réadapter. Inutile de continuer les aides sous perfusion.

Pure players dans la jungle

“Le fonds SPEL, en 2012, c’est un peu moins de 10 millions d’euros, les aides à la presse en ligne ne représentent presque rien, quand l’ensemble avoisine le milliard”, précise le fondateur d’Indigo. Et dans ce même fond, moins de 5% des aides est distribué aux pure players, c’est aussi parce “qu’ils n’ont pas l’habitude de remplir des dossiers d’aides contrairement à la presse traditionnelle”. Le montant maximum des subventions d’un pure player ? 200 000 euros. Contre 1 million à 1,5 million pour la presse papier.

Autre cause de cette moindre attribution, les délais de réponse. “Les délais sont longs par rapport au rythme du numérique. Et les demandes peuvent se dérouler sur 6 à 8 mois parfois”. Dernier frein mais non des moindres, le fonds SPEL refuse de subventionner le développement interne :

Ils exigent que le développement logiciel soit sous-traité. Or ne pas faire appel à un prestataire est rédhibitoire. Sauf que les pure players ne vont pas faire appel à des SSII alors qu’il est possible de le faire en interne !

Au FSDP, on confirme, “les dépenses internes n’ont jamais été prises en compte”.En plus de ce fossé entre le fonctionnement d’un pure player et l’administration chargée de distribuer les subventions, il reste ce petit détail de l’application de la TVA à 19,6 pour les pure player contre 2,1 pour le papier. Taxer différemment un contenu parce que le support de lecture n’est pas le même, une des meilleures façons d’appuyer ce que pérorent les réfractaires au journalisme web ou comment dire : si c’était vraiment la même chose, sous-entendu “aussi bien”, il n’y aurait aucune différence.

Rappelons qu’Aurélie Filippetti déclarait dans Polka en juillet dernier :

Si la presse abandonne la qualité, il n’y aura plus de différence entre les journaux, les magazines payants et la presse gratuite, notamment sur le Net où rien n’est éditorialisé.

Selon les administrations, ces aides indirectes – un taux très bas pour la presse papier – ne pourraient pas être applicables à la presse en ligne. Nicolas Sarkozy, lors des États Généraux de la presse en janvier 2009, déclarait que la France “allait poursuivre le travail de conviction engagé de ses partenaires européens pour que les taux réduits de TVA soient étendus à la presse en ligne”. Une directive européenne de novembre 2006 [pdf] précise que les taux de TVA ne peuvent être inférieur à 15% au sein de l’Union européenne, à quelques exceptions près notamment le taux de TVA à 2,1% de la presse papier. Ou le livre à 5,5 ou 7%.

En novembre 2011, la Commission européenne attirait la France vers le taux réduit pratiqué sur le livre numérique (le même que pour les livres papiers). Début juillet 2012, la Commission ouvrait une procédure contre la France et le Luxembourg pour infraction au droit communautaire. Taxer différemment un même contenu selon le support sur lequel il est lu semble pour certains éditeurs de presse (Arrêt sur images, Médiapart et Indigo) assez aberrant pour appliquer le taux réduit à 2,1% sur les ventes de leurs productions numériques. Avec pour argument les principes de neutralité fiscale et technologique. Maurice Botbol explique : “deux produits équivalents ne peuvent pas subir deux taux de TVA différents”. Raison pour laquelle il applique le taux de TVA réduit.

Mais visiblement, du côté des députés français, on s’active et un amendement au PLF 2013 [pdf] a été déposé le 4 octobre dernier. Il a notamment pour objet :

de faire bénéficier la presse en ligne du taux “super-réduit” de TVA actuellement appliqué à la presse imprimée. Actuellement, le taux de TVA appliqué à la presse imprimée est de 2,1 %, tandis que les services de presse en ligne se voient appliquer le taux “normal” de 19,6 %. Or, l’égalité de traitement fiscal est nécessaire pour accompagner la migration de la presse imprimée sur les supports numériques ainsi que l’émergence d’une presse exclusivement en ligne.

Un moyen de réduire la fracture entre la presse en ligne et presse papier.


Photo de Visualpun.ch [CC-bysa] et photo d’Aurélie Filippetti par Richard Ying [CC-by-nc-sa] remixées ~~~=:) ONoor

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[SPIIL] Journée de la presse en ligne http://owni.fr/2010/10/22/spiil-journee-de-la-presse-en-ligne/ http://owni.fr/2010/10/22/spiil-journee-de-la-presse-en-ligne/#comments Fri, 22 Oct 2010 07:26:39 +0000 [Enikao] http://owni.fr/?p=32854 A l’occasion de la première journée de la presse en ligne organisée par le SPIIL, Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne qui fête sa première année à la Maison des Métallos, la Soucoupe est venue assister aux débats qui animent la profession. Précision utile : Owni a rejoint le SPIIL depuis 48 heures.

Cet article a été mis à jour tout au long de la journée

Suivez la journée sur Twitter avec le hashtag #SPIIL.

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9:25 - Maurice Botbol introduit la journée et rappelle la raison d’être du SPIIL, créé peu après les Etats Généraux de la Presse : indépendance vis-à-vis des groupes de presse, information en ligne. Le SPIIL avait 10 membres au départ, il compte une soixantaine de membres aujourd’hui, avec un processus de choix selon des critères intangibles : modèle économique dès la création, au moins un journaliste ayant une carte de presse dans l’entreprise. Sites au contenu gratuit, payant, sites d’information locale, le SPIIL présente une vraie diversité aujourd’hui.

9:30 - Pierre Haski anime la première table ronde “Les enjeux professionnels de la presse en ligne : quels bouleversements pour demain ?”

Frédéric Filloux, Emmanuel Parody, Cyril Zimmermann, Francis Pisani.

Qu’y a-t-il d’excitant actuellement sur le net ?

9:45 – débats autour de Ruppert Murdoch, du modèle payant fermé qui freine la circulation virale.

Frédéric Filloux entrevoit des conteneurs Internet fermés, des environnements clos et des plateformes propriétaires (applications), au risque que l’Internet gratuit s’appauvrisse.

Francis Pisani pense qu’on n’est pas obligé d’envisager toutes les tendances comme inéluctables, l’innovation vient de la capacité générative des confrontations de techniques non contrôlées.

Cyril Zimmermann est fasciné par Murdoch, qui prend le risques de tester. S’autodistribuer est un véritable enjeux : conquérir ses abonnés, engendrer de l’adhésion à l’acte. Le problème vient en partie de l’offre, et de la frontière choisie entre ce qui doit être payant ou gratuit.

Emmanuel Parody rappelle qu’on a pris comme acquis que les contenus du web étaient ouverts parce que techniquement, le web est du lien. Il y a une tentation à mettre des liens en périphérie des articles, ce qui est une régression. Mais le débat gratuit/payant est trop binaire : la course à l’audience originelle (pages vues = pub, mais les rendements sont décroissants) s’est arrêtée car il y a moins de capitaux d’investissement, on est donc arrivé au revenu par utilisateur. Le payant ne veut pas dire que ce qui était gratuit de vient payant : il faut trouver des activités supplémentaires, complémentaires (mobilité, nouveaux contenus…).

10:00 – Pierre Haski rappelle qu’aujourd’hui on parle de l’affaiblissement et de la mort des marques dans l’industrie, et que ce discours arrive à peine pour les médias. La moitié du lectorat de Rue89 arrive par la recommandation. Le lectorat est diversifié : les fidèles, ceux qui arrivent par les réseaux sociaux, et ceux qui viennent de manière plus aléatoire par les moteurs de recherche. Leur implication n’est pas la même.

Internet a été présenté comme un chaos, mais la profusion de contenus justifie que les marques existent, comme point de repère.

Les médias sociaux permettent de rappeler à soi d’autres lecteurs qui ne viennent pas souvent.

Cyril Zimmermann pense qu’il y a eu un énorme marché de dupes entre les éditeurs de contenu, Google et les médias sociaux, parce qu’il y a eu une captation de la rente publicitaire. L’indexation gratuite contre du trafic a focalisé le sujet sur le nombre de vues, qui rapporte trop peu. C’est une spoliation avec l’assentiment fasciné des créateurs de contenus, Google le fait, Apple le tente et Facebook le fait déjà. Le déséquilibre économique vient d’un très beau marketing et du fait que l’enjeu de ce marché de dupes n’était pas directement monétaire (ce qui aurait réparti les revenus), mais simplement des clics.

Frédéric Filloux rappelle que tous les clics ne sont pas égaux. L’approche publicitaire est grossière, et indifférenciée. On est encore dans la religion du clic, que l’on obtient avec des manipulations minables comme des jeux. Mais quelle est la proportion de visiteurs à valeur, qui viennent avec une logique de marque ?

Emmanuel Parody : Facebook ne ramène pas des trafics, c’est vraiment infime, 1,25% à peine ! Facebook n’est pas la relève de Google, il est surévalué dans sa capacité de renvoi d’audience. C’est un lieu où s’organisent des échanges sociaux, c’est donc autre chose. La moitié des utilisateurs vient jouer en ligne sur Facebook, le webmail est un usage croissant, mais ce n’est pas un lieu de consultation d’information. Facebook crée du lien qualitatif, pas du clic en masse.

Francis Pisani suggère que l’on remettre en question l’article : la matrice d’un article est une matrice espace-temps. La distance virtuelle et le temps réel bouleversent ce when et ce where que l’on apprend dans les écoles de journalistes. Twitter, c’est du fragment qui vient de partout en temps réel. Les récits modulaires sont peut-être la vraie base de réflexion pour l’avenir de l’information : l’article viendra nous chercher sur les écrans que nous utilisons, le journalisme est un process et l’article n’est donc plus monolithique.

Frédéric Zimmermann rebondit sur la question du prix de l’article abordé par Francis Pisani : la vente à l’article va poser une question très gênante, celle de la rentabilité des journalistes car on verra clairement les articles qui marchent. Il faut donc s’en prémunir pour ne pas faire des journalistes salariés des pigistes chargés de tirer du trafic sans faire leur vrai métier (l’information) dans des conditions satisfaisantes.

10:30 - Les débats s’ouvrent dans le public sur Google : il n’y a pas de contrat, il est à la fois tacite et léonin. Il est possible de se désindexer mais puisqu’il n’y a pas d’accord. Le plateau s’anime et commence à débattre avec la salle.

Frédéric Filloux charge Huffington Post et ses 6 000 blogueurs non payés, qui n’est pas un modèle du tout. La spoliation est ailleurs : le Huff’Po draine à lui les commentaires et le trafic, en pillant ou en faisant piller les contenus créés ailleurs.

Emmanuel Parody : le modèle de la course à l’audience, c’est la revente ! Ariana Huffington l’a compris, c’est pour cela qu’elle ne parle pas de valeur de l’article. Entrer en bourse, faire la culbute, c’est quand même un classique, il faut assumer cette question de la bulle et regarder les chiffre en face.

Francis Pisani interroge Pierre Haski sur l’arrivée à la rentabilité de Rue89 : la crise a fait chuter les revenus publicitaires, la diversification est donc venue de la formation (aujourd’hui 30% des revenus) et la production de sites pour d’autres structures. L’accès reste gratuit car la moitié du trafic vient de la recommandation, la circulation virale reste donc importante car nous sommes un jeune média, et le modèle freemium n’est pas encore mature. Le mensuel papier (qui procède d’un reverse publishing) que nous avons lancé n’est pas encore pris en compte même s’il est rentable dès le premier numéro.

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11:00 – Atelier “Audience et trafic, les dernières évolutions”

Hélène Froment (Mediapart), Emmanuel Parody (BCS Interactive) et Franck Si-Hassen (Médiamétrie e-Stat)

Affinage de la mesure d’audience.

La mesure des vidéos a longtemps été limitée au compteur, qui ne prend en compte que le temps de chargement. Désormais Médiamétrie peut savoir quel est le temps de visionnage réel. Les marqueurs e-Stat de Médiamétrie prennent en compte depuis peu les applications mobiles iPhone, iPad, iPod Touch, Androïd, et bientôt Blackberry.

Le wi-fi compte pour environ 20 à 30% des applications : le téléphone a beau être mobile, il est parfois utilisé de manière fixe.

Alenty a développé une application pour calculer le temps de visionnage des publicités (emplacement), cette technologie est désormais intégrée pour l’analyse de visualisation des contenus d’une page, en particulier dans les homepage qui évoluent sur les médias en ligne.

Pour Mediapart, au-delà des 40 000 abonnés désormais atteints, la mesure de l’audience est un enjeu particulier : l’économie de moyens ne permet pas une mesure fine avec des outils coûteux. L’engagement de dépense se concentre sur les éléments classiques : nombre pages vues, durée des visites, mais aussi zones. La base abonnés permet de vérifier les Adwords qui fonctionnent, et donc calculer le coût d’acquisition des nouveaux abonnés : cela a débuté en juin avec l’affaire Bettencourt. Ces données guident les investissements dans les campagnes d’achats de mots clés.

La mesure de fidélisation se fait sur l’écart entre les consultations connectées et non connectées. L’aspect hybride du modèle est donc évalué avec l’entonnoir pour vérifier le taux de transformation, et les éléments qui sont rédhibitoires. Les applications iPad et iPhone de Mediapart arriveront cet automne.

Questions du public : quelle utilisation éditoriale des chiffres pour orienter les choix de contenus ? Quels sont les apporteurs de trafic (Google, Facebook, Dailymotion…) ? Pour Mediapart, il y a un mix à trouver pour rester un site d’information générale, il faut équilibrer les sujets pour ne pas devenir “le média Bettencourt”. Cet été, la notoriété de la marque Mediapart a tiré les abonnements, le travail de CRM par les relances e-mail, les Adwords et les offres proposées sur Facebook et Dailymotion viennent après.

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14:00 – Atelier “Formation : tout ce que les journalistes web doivent apprendre et que leurs collègues ignorent”

Table animée par Philippe Couve.

Philippe Couve, Soizic Bouju, Alice Antheaume, Marc Mentré, Eric Mettout

Alice Antheaume : l’enseignement au web en école de journalismes inclut plusieurs sujets larges. La vérification des sources, le fact checking accéléré sur les chiffres, mais aussi détecter un sujet rapidement pour prendre de vitesse l’AFP. En deuxième année, on passe au choix des outils de publication, on réfléchit aux formulations pour les demandes aux  développeurs, à comment optimiser son référencement Google. Les digital natives, c’est une forme de fantasme, il faut avoir des comptes sur les médias sociaux bien sûr, c’est même un prérequis, mais on apprend surtout à faire de l’info.

Eric Mettout : il faut aussi apprendre les relations avec la communauté et les lecteurs, le marketing, l’utilisation des outils disponibles comme les Google Maps, les nouvelles formes d’écriture, parce qu’aujourd’hui le journalisme web est un journalisme Shiva. La formation évolue désormais très vite.

Marc Mentré : il faut d’abord savoir ce qu’est le journalisme web : réseaux sociaux, mobilité ? Ce qui est sûr c’est qu’il ne peut y avoir une compétence unique centrée sur le web. Participer à la communauté est indispensable, et ça nécessite une spécialisation. On ne peut pas être un spécialiste des généralités. Les sites ne peuvent pas exploiter dans leurs médias respectifs certaines compétences comme les nouvelles formes de narration.

Soizic Bouju : la réactivité pour la profondeur, c’est là la ligne de partage. Il faut être formé à tout mais on ne peut pas tout faire. L’expertise a un sens car elle fait la différence.

Philippe Couve : la formation au dialogue entre journalistes et développeurs est indispensable, bien sûr les fonctions ne sont pas les mêmes mais il faut trouver les zones de contact.

14:30 – Questions du public  : le transmédia est devenu plus facile grâce aux outils matériel, mais cela ne change rien au fait que la pratique elle-même. Comment faire ?

Pour Marc Mentré, on va revenir aux équipes de journalistes, c’est d’ailleurs ce qu’on voit sur les projets de webdocumentaire. La diffusion des savoirs et des savoir-faire en interne est un vrai enjeu, il faut des passeurs de technique et des personnes capables de mener des projets en interne. L’éclatement de la bulle web au début des années 2000 a aussi freiné les demandes de formation web pendant des années.

Pour Soizic Bouju, il y a une phase de transition générationnelle, c’est sûr, mais ce n’est pas la ligne de partage et les résistances existent là où on ne les imagine pas : le management intermédiaire s’interroge encore beaucoup. Le projet doit être éditorial.

Marc Mentré : le web est horizontal, les rédactions sont verticales, ce qui crée des confrontations hiérarchiques. Il faut donc commencer par former la rédaction en chef, et la laisser réfléchir à l’organisation.

Les pigistes peuvent aussi bénéficier des formations web.

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15:00 – Atelier “Eclatement des supports de diffusion : réseaux sociaux, mobiles… papier !”

Benoît Raphaël (Le Post), Laurent Mauriac (Rue89), Walter Bouvais (Terra Eco)

Walter Bouvais : il faut se concentrer sur le contenu, les angles, le ton, la question des supports et des canaux doit venir après. Cela suppose qu’on ait des conférences de rédaction musclées, et uniques, print et web réunis. Cela signifie publier moins vitre et moins souvent mais viser une forme de qualité.

Laurent Mauriac : pour l’instant, le mobile est une déclinaison du web, mais des fonctionnalités complémentaires arrivent. Nous avons des visiteurs qui ne nous lisent que par ce qu’ils voient des médias sociaux. Sur le papier, on a une commodité du format, et on doit quand même attirer des gens pour les faire payer un contenu qu’ils pourraient trouver gratuitement en ligne. Il faut quand même adapter les contenus aux plateformes, car les plateformes sont liées directement à des modes de consommation des médias.

Benoît Raphaël : Internet a été présenté comme un nouveau réseau de distribution, mais les contenus changent de nature à partir du moment où les canaux deviennent interconnectés : mobile, Internet, réseaux comme Facebook, demain la télévision connectée. L’information est devenue liquide, donc en salle de rédaction il faut apprendre à être plus agile, mais le mode de production doit le devenir aussi. Les nouveaux outils permettent de gagner beaucoup de temps, c’est pourquoi il faut se poser la question de la production, pas seulement de sa distribution. Le journaliste peut s’appuyer sur les internautes et se décharger d’une partie de ses fonctions : angles, témoignages, récupération, veille.

Le Post a longtemps recyclé et retravaillé une information générale déjà disponible, même si l’angle et l’enrichissement peuvent différer d’un média à l’autre. Puis il a fallu agrandir les équipes pour coproduire avec les journalistes, et enfin aller vers l’enquête plus spécifique.

Laurent Mauriac : l’éclatement des commentaires sur les différents supports devient difficile à gérer, car il y a le site, Facebook, Twitter… La conversation est difficile à animer. Sur Rue89, on a un outil pour mettre en valeur les commentaires pertinents, et même on en édite certains dans le mensuel papier quand ils apportent quelque chose.

Benoît Raphaël : le commentaire anonyme génère énormément de parasites, le contenu est souvent mauvais et très agressif. Le travail de la communauté dans les commentaires, sur l’actualité courante, est souvent assez pauvre. Supprimer l’anonymat par un système de commentaires réservé aux abonnés allège un peu ces mauvaises participations. Être présent près du lecteur, sur Facebook ou Twitter, c’est simplement aller le chercher là où il est, c’est du bon sens. Quand l’information est produite nativement en digitale, on peut l’adapter.

Éclatement des supports et monétisation  : pour Laurent Mauriac, il ne faut pas regarder la rentabilité par mode de diffusion. Le mensuel a fait connaître la marque à de nouveaux publics et assuré un autre visibilité auprès de nouveaux publics et des régies publicitaires.

Question du public : quelle relation avec les internautes, quel rapport au droit d’auteur ?

Laurent Mauriac : ils sont des capteurs mais il ne sont pas journalistes et n’ont pas vocation à être rémunérés parce qu’ils ne produisent pas stricto sensu. Rue89 n’adhère pas à cette idée de journaliste citoyen. Les CGU prévoient que les commentaires peuvent être repris dans un article en ligne ou même dans le mensuel.

16:00 – “Les enjeux démocratiques de la presse en ligne : prêts pour la campagne de 2012 ?”

Débat animé par Ewy Plenel.

Benoît Thieulin, Dominique Cardon, Edwy Plenel, Antonio A. Casilli, Xavier Moisant

Dominique Cardon : on a élargi le nombre de personnes qui prennent la parole à davantage de profils, qui désormais peuvent être anonymes, et on a ajouté la conversation, ce qui est proprement démocratique même si on change de qualité en libérant les subjectivités, en ouvrant la parole en présupposant l’égalité de parole. L’espace public a changé, mais toute la hiérarchie d’information demeure : la hiérarchie est celle des agissants. Le contrôle ex post a par contre fait son entrée. L’espace public a donc changé, et on voit nettement des réseaux catégoriels se constituer autour d’intérêts. Mais au final, Internet a surtout joué un rôle important dans la liberté d’expression par la massification des usages, Internet a procédé à un décentrement de la société, les individus s’auto-organisent de manière incontrôlable. Internet ressemble peut-être un peu plus à la société qu’avant où le témoin de la rue devait être poli, présentable et représentatif à la fois.

Antonio Casilli : il faut préparer un internaute civilisé à un Internet civilisé. Sur Internet, on est dans une situation de contrôle, de surveillance de soi de manière paternaliste et infantilisante, on retrouve en quelque sorte le “surveiller et punir” de Michel Foucault. Le trolling, le vandalisme sur Wikipedia, montrent que l’enjeu est important, c’est un effet de stimulation qui nécessite une réaction, même si elle doit être mesurée, dans ses efforts et dans le temps. Sur Internet, les polarisation sont plus fortes : contre-culture américaine, mini comu nippons, gauche radicale en Europe, trolls républicains professionnels… Ce vandalisme et cette viralité ont un rôle dans la place publique.

Xavier Moisant : l’incompréhension et la non-compréhension des candidats politiques ne sont pas des histoires anciennes, surtout à l’échelle nationale. On en est parfois à faxer des e-mails ! Il y a plusieurs réactions possibles. Il y a eu le “débrouille-toi” en 2002, qui donnait une grande liberté. On est passé depuis 2007 à des sites de campagne qui servaient de purs relais. Avec les médias sociaux plus implantés, ça va changer : Nicolas Sarkozy a déjà plus de 300 000 fans sur Facebook, ce qui est une base de mobilisation militante.

Benoît Thieulin : Internet est perçu comme un nouvel outil de communication, pas comme la possibilité de changer de paradigme. Move On, Howard Dean ont été des avancées qui ont montré des capacités de mobilisation de la société civile et de libération de la parole qui auraient dû faire bouger les mentalités. Internet a été l’outil des mouvements et candidats les moins favorisés des médias. En France, aucun candidat n’est encore un praticien du web (c’est un effet générationnel) alors que ce n’est pas le cas en Grande Bretagne et aux Etats-Unis. Notre classe politique, dans sa formation intellectuelle et dans sa carrière, qui passe souvent par de grandes administrations centrales, n’est pas formée au web. La société civile s’est réarmée par le web autour de logiques affinitaires, puis il y a eu un traitement médiatique, la politique est arrivée plus tard. Mais développer une stratégie complexe ne peut venir que de la pratique même, sinon on ne fait que décliner sur le web des stratégies préexistantes.

Dominique Cardon : Obama est un universitaire et il s’est inscrit dans les conversations, en sollicitant la participation, mais c’est aussi une bête de télévision. On est à la fois dans le participatif et dans la mise en avant d’une personnalité, sa victoire est le fuit d’une ambivalence.

Les réflexions sur les trolls sont nombreuses : modération, comment l’isoler, pourquoi troller est avant tout un verbe (on trolle) plutôt qu’un individu (tout le monde troll d ‘une manière ou d’une autre). La longue traine du web ouvre ces espaces dans la politique, mais elle permet aussi la communication directe pour des candidats moins connus. La discussion d’un élu qui a un capital politique élevé est plus rare et cette rareté risque d’avoir un effet déceptif.

D’autres compte-rendus :

Archives :

Illustration CC FlickR par Bill on Capitol Hill

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