OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 “La guerre contre le partage doit cesser” par Richard Stallman http://owni.fr/2009/09/10/la-guerre-contre-le-partage-doit-cesser-par-richard-stallman/ http://owni.fr/2009/09/10/la-guerre-contre-le-partage-doit-cesser-par-richard-stallman/#comments Thu, 10 Sep 2009 10:12:55 +0000 zoupic http://owni.fr/?p=3447 Trouvé sur le site de framablog, originellement posté sur son blog perso, publié sous licence CC 3.0, je reproduis donc ici intégralement le texte.

Richard Stallman - GNU Crédit photo: Tiago Tavares

Richard Stallman - GNU - Free Software Foundation

Ending the War on Sharing

Richard Stallman – Septembre 2009 – Site personnel
(Traduction Framalang : Claude et Goofy)

Quand les maisons de disques font toute une histoire autour du danger du « piratage », elles ne parlent pas d’attaques violentes de navires. Elles se plaignent du partage de copies de musique, une activité à laquelle participent des millions de personnes dans un esprit de coopération. Le terme « piratage » est utilisé par les maisons de disques pour diaboliser le partage et la coopération en les comparant à un enlèvement,un meurtre ou un vol.

Le copyright (NdT : Pour des questions de non correspondance juridique nous avons choisi de ne pas traduire copyright par droit d’auteur) a été mis en place lorsque la presse imprimée a fait de la copie un produit de masse, le plus souvent à des fins commerciales. Le copyright était acceptable dans ce contexte technologique car il servait à réguler la production industrielle, ne restreignant pas les lecteurs ou (plus tard) les auditeurs de musique.

Dans les années 1890, les maisons de disques commencèrent à vendre des enregistrements musicaux produits en série. Ceux-ci facilitèrent le plaisir de la musique et ne furent pas un obstacle à son écoute. Le copyright sur ces enregistrements était en général peu sujet à controverse dans la mesure où il ne restreignait que les maisons de disques mais pas les auditeurs.

La technique numérique d’aujourd’hui permet à chacun de faire et partager des copies. Les maisons de disques cherchent maintenant à utiliser les lois sur le copyright pour nous refuser l’utilisation de cette avancée technologique. La loi, acceptable quand elle ne restreignait que les éditeurs, est maintenant une injustice car elle interdit la coopération entre citoyens.

Empêcher les gens de partager s’oppose à la nature humaine, aussi la propagande orwellienne du « partager, c’est voler » tombe-t-elle généralement dans l’oreille de sourds. Il semble que le seule manière d’empêcher les gens de partager soit une guerre rude contre le partage. Ainsi, les maisons de disques, au moyen de leurs armes légales comme la RIAA (NdT : RIAA : Recording Industry Association of America), poursuivent en justice des adolescents, leur demandant des centaines de milliers de dollars, pour avoir partagé. Au même moment, des coalitions d’entreprises, en vue de restreindre l’accès du public à la technologie, ont développé des systèmes de Gestion de Droits Numériques (NdT : Systèmes anti-copie ou DRM : Digital Restrictions Management) pensés pour menotter les utilisateurs et rendre les copies impossibles : les exemples incluent iTunes ou encore les disques DVD et Blueray (voir DefectiveByDesign.org pour plus d’informations). Quoique ces coalitions opèrent dans le cadre des clauses de non-concurrence, les gouvernements oublient systématiquement de les poursuivre légalement.

Le partage continue malgré ces mesures, l’être humain ayant un très fort désir de partage. En conséquence, les maisons de disques et autres éditeurs demandent des mesures toujours plus dures pour châtier les partageurs. Ainsi les États-Unis ont voté une loi en octobre 2008 afin de saisir les ordinateurs utilisés pour le partage interdit. L’union Européenne envisage une directive afin de couper l’accès à Internet aux personnes accusées (pas condamnées) de partage : voir laquadrature.net si vous souhaitez aider et vous opposer à cela. La Nouvelle-Zélande a déjà adopté une telle loi en 2008.

Au cours d’une récente conférence, j’ai entendu une proposition demandant que les gens prouvent leur identité afin d’accéder à Internet : une telle surveillance aiderait aussi à écraser la dissidence et la démocratie. La Chine a annoncé une telle politique pour les cybercafés : l’Europe lui emboitera-t-elle le pas ? Un premier ministre au Royaume-Uni a proposé d’emprisonner dix ans les personnes en cas de partage. Ce n’est toujours pas appliqué… pour le moment. Pendant ce temps, au Mexique, les enfants sont invités à dénoncer leurs propres parents, dans le meilleur style soviétique, pour des copies non-autorisées. Il semble qu’il n’y ait pas de limite à la cruauté proposée par l’industrie du copyright dans sa guerre au partage.

Le principal argument des maisons de disques, en vue de l’interdiction du partage, est que cela cause des pertes d’emplois. Cette assertion se révèle n’être que pure hypothèse[2]. Et même en admettant qu’elle soit vraie, cela ne justifierait pas la guerre au partage. Devrions-nous empêcher les gens de nettoyer leurs maisons pour éviter la perte d’emplois de concierges ? Empêcher les gens de cuisiner ou empêcher le partage de recettes afin d’éviter des pertes d’emplois dans la restauration ? De tels arguments sont absurdes parce que le remède est radicalement plus nocif que la maladie.

Les maisons de disques prétendent aussi que le partage de musique ôte de l’argent aux musiciens. Voilà une sorte de demi-vérité pire qu’un mensonge : on n’y trouve même pas une vraie moitié de vérité.
Car même en admettant leur supposition que vous auriez acheté sinon un exemplaire de la même musique (généralement faux, mais parfois vrai), c’est seulement si les musiciens sont des célébrités établies depuis longtemps qu’ils gagneront de l’argent suite à votre achat. Les maisons de disques intimident les musiciens, au début de leur carrière, par des contrats abusifs les liant pour cinq ou sept albums. Il est rarissime qu’un enregistrement, sous incidence de ces contrats, vende suffisamment d’exemplaires pour rapporter un centime à son auteur. Pour plus de détails, suivez ce lien. Abstraction faite des célébrités bien établies, le partage ne fait que réduire le revenu que les industriels du disque vont dépenser en procès intentés aux amateurs de musique.

Quant aux quelques musiciens qui ne sont pas exploités par leurs contrats, les célébrités bien assises, ce n’est pas un problème particulier pour la société ou la musique si elles deviennent un peu moins riches. Il n’y a aucune justification à la guerre au partage. Nous, le public, devrions y mettre un terme.

Certains prétendent que les maisons de disques ne réussiront jamais à empêcher les gens de partager, que cela est tout simplement impossible[3]. Etant données les forces asymétriques des lobbyistes des maisons de disques et des amateurs de musique, je me méfie des prédictions sur l’issue de cette guerre ; en tout cas, c’est folie de sous-estimer l’ennemi. Nous devons supposer que chaque camp peut gagner et que le dénouement dépend de nous.

De plus, même si les maisons de disques ne réussiront jamais à étouffer la coopération humaine, elles causent déjà aujourd’hui énormément de dégâts, juste en s’y essayant, avec l’intention d’en générer davantage demain. Plutôt que de les laisser continuer cette guerre au partage jusqu’à ce qu’ils admettent sa futilité, nous devons les arrêter aussi vite que possible. Nous devons légaliser le partage.

Certains disent que la société en réseau n’a plus besoin de maisons de disques. Je n’adhère pas à cette position. Je ne paierai jamais pour un téléchargement de musique tant que je ne pourrais pas le faire anonymement, je veux donc être capable d’acheter des CDs anonymement dans une boutique. Je ne souhaite pas la disparition des maisons de disques en général, mais je n’abandonnerai pas ma liberté pour qu’elles puissent continuer.

Le but du copyright (sur des enregistrements musicaux ou toute autre chose) est simple : encourager l’écriture et l’art. C’est un but séduisant mais il y a des limites à sa justification. Empêcher les gens de pratiquer le partage sans but commercial, c’est tout simplement abusif. Si nous voulons promouvoir la musique à l’âge des réseaux informatiques, nous devons choisir des méthodes correspondant à ce que nous voulons faire avec la musique, et ceci comprend le partage.

Voici quelques suggestions à propos de ce que nous pourrions faire :

  • Les fans d’un certain style de musique pourraient organiser des fans clubs qui aideraient les gens aimant cette musique.
  • Nous pourrions augmenter les fonds des programmes gouvernementaux existants qui subventionnent les concerts et autres représentations publiques.
  • Les artistes pourraient financer leurs projets artistiques coûteux par des souscriptions, les fonds devant être remboursés si rien n’est fait.
  • De nombreux musiciens obtiennent plus d’argent des produits dérivés que des enregistrements. S’ils adoptent cette voie, ils n’ont aucune raison de restreindre la copie, bien au contraire.
  • Nous pourrions soutenir les artistes musiciens par des fonds publics distribués directement en fonction de la racine cubique de leur popularité. Utiliser la racine cubique signifie que, si la célébrité A est 1000 fois plus populaire que l’artiste chevronné B, A touchera 10 fois plus que B. Cette manière de partager l’argent est une façon efficace de promouvoir une grande diversité de musique.
    La loi devrait s’assurer que les labels de disques ne pourront pas confisquer ces sommes à l’artiste, l’expérience montrant qu’elles vont essayer de le faire. Parler de « compensation » des « détenteurs de droits » est une manière voilée de proposer de donner l’essentiel de l’argent aux maisons de disques, au nom des artistes.
    Ces fonds pourraient venir du budget général, ou d’une taxe spéciale sur quelque chose liée plus ou moins directement à l’écoute de musique, telle que disques vierges ou connexion internet.
  • Soutenir l’artiste par des paiements volontaires. Cela fonctionne déjà plutôt bien pour quelques artistes tels que Radiohead, Nine Inch nail (NdT : Voir cette vidéo) ou Jane Siberry (sheeba.ca), même en utilisant des systèmes peu pratiques qui obligent l’acheteur à avoir une carte de crédit.
    Si chaque amateur de musique pouvait payer avec une monnaie numérique (NdT : digital cash), si chaque lecteur de musique comportait un bouton sur lequel appuyer pour envoyer un euro à l’artiste qui a créé le morceau que vous écoutez, ne le pousseriez-vous pas occasionnellement, peut-être une fois par semaine ? Seuls les pauvres et les vrais radins refuseraient.

Vous avez peut-être d’autres bonnes idées. Soutenons les musiciens et légalisons le partage.

Copyright 2009 Richard Stallman
Cet article est sous licence Creative Commons Attribution Noderivs version 3.0

Notes

[1] Crédit photo : Wikimania2009 (Creative Commons By)

[2] Voir cet article, mais attention à son utilisation du terme de propagande « propriété intellectuelle », qui entretient la confusion en mettant dans le même panier des lois sans rapport. Voir ce lien et pourquoi il n’est jamais bon d’utiliser ce terme.

[3] Voir the-future-of-copyright.

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L’économie des flux http://owni.fr/2009/08/31/leconomie-des-flux/ http://owni.fr/2009/08/31/leconomie-des-flux/#comments Mon, 31 Aug 2009 13:42:44 +0000 Thierry Crouzet http://owni.fr/?p=3050 ben

Dans un monde de flux où les biens s’écoulent, l’ancienne économie de la rareté de l’offre associée à la rareté de l’argent ne peut plus survivre. Sans doute faudra-t-il basculer vers un système financier où chacun pourra émettre de la monnaie et devenir banque centrale. Mais avant d’envisager cette entrée dans le flux de la finance, je voudrais inventorier les différentes modalités de rétribution adaptées aux flux, certaines incompatibles, d’autres complémentaires.

  1. Proposer comme aujourd’hui les produits à un prix fixe, souvent élevé, plus de dix euros, est contre productif car on empêche le flux de s’écouler et, dans l’économie des flux, l’immobilisme équivaut à la mort. La pratique tarifaire actuelle a pour avantage de nous maintenir dans un monde connu et de ralentir l’avènement du monde des flux mais elle favorise le piratage. J’insiste sur ce point. Le piratage est inéluctable et sera de plus en plus facilité en même temps que les flux deviendront la norme (simple de copier une information qui passe à travers notre ordinateur).
  2. Les revenus annexes : publicité, affiliation, merchandising, spectacles, conférences… compléteront la rémunération des créateurs comme ils le font déjà. Rien de nouveau de ce côté-là. Mais je ne vois pas pourquoi un écrivain devrait se transformer en pingouin pour continuer à écrire ses livres. Bientôt je vais vendre des t-shirts « Je connecte en propulsant, je propulse en connectant. »
  3. Le micropaiement, 1 euro par œuvre par exemple, a pour avantage de rabaisser le ticket d’entrée à un prix psychologique très bas. Malheureusement 1 euro est souvent plus qu’insuffisant pour rentabiliser une œuvre, même quand beaucoup de gens paient. Dans beaucoup de cas, le micropaiement ne peut être qu’une mesure complémentaire. D’autre part, si tout le monde met un ticket d’entrée à 1 euro (imaginez lire ce billet pour 1 euro), Internet devient soudain payant et le monde des flux se tarie par feedback négatif, ce qui revient à tuer Internet. Enfin, un ticket d’entrée faible n’arrête pas le piratage, il ne fait que le rendre moins utile pour les gens normalement fortunés.
  4. La licence globale est une sorte de taxe que tous les abonnés Internet paieraient, une redevance télévisée bis. Je suis farouchement contre car où va l’argent récolté ? Comment sera-t-il distribué ? Les copains des copains seront toujours servis les premiers comme cela se pratique dans le monde du théâtre (et logique que nombre de politiciens clientélistes soient favorables à cette mesure). Il y aura un comité de redistribution. Pourquoi est-ce qu’avec mon blog je recevrais plus ou moins qu’un autre blogueur ? Faudra-t-il être reconnu créateur pour recevoir ? Par qui ? Selon quels critères ? Cette approche va à l’encontre de la responsabilisation des gens et, comme le micropaiement, elle reste une source de financement insuffisante à moins de doubler le prix des abonnements (je dépense chaque mois plus en livres qu’en FAI).
  5. Avec le mécénat global ou SARD, les internautes sont obligés de donner mais ils votent pour répartir leur dons selon une logique de digg. J’aime l’idée. Je la préfère de loin à la licence globale. Mais elle me fait un peu peur (voir notes). Par ailleurs, les sommes récoltées seront là encore insuffisantes à moins d’une lourde augmentation des abonnements.
  6. On peut imaginer une autre forme de mécénat global où on est obligé de donner mais où on choisit explicitement à qui on donne. Je préfère de loin cette méthode plutôt formatrice. Je pourrais donner aux créateurs que j’admire pas à ceux que le « peuple admire le plus ». Danger, nous risquons de donner à nos amis. Sans doute faudrait-il trouver un compromis entre cette approche et celle actuelle du SARD (voir notes).
  7. Le tout gratuit implique le don volontaire, donc un changement des mentalités. J’aime cette idée car elle fait reposer la création sur la seule responsabilité des gens. Ils donnent quand ils le veulent la somme qu’ils veulent aux créateurs qu’ils admirent. S’ils cessent de donner, plus d’œuvre. Favorisé par une certaine transparence (savoir combien un artiste a déjà reçu), un mécanisme de régulation devrait se mettre en place. En basculant dans un monde de flux, un monde de moins en moins matérialiste, les gens devraient être prêts à donner pour les choses qui seront le plus importantes dans leur vie. Comme toute révolution psychologique, ce basculement des mentalités ne peut pas s’effectuer du jour au lendemain. Toutefois, aussi improbable qu’elle paraisse, cette logique du don régit déjà notre monde. C’est ce qui me rend optimiste. Ne vivez-vous pas du don ? Que faites-vous quand vous empruntez de l’argent à la banque ? Vous recevez un don en échange d’une promesse de remboursement. Que font les banques et les États, ils empruntent pour rembourser leurs dettes. La chaîne de Ponzi n’est autre qu’une chaîne du don.

En résumé, nous entrevoyons aujourd’hui trois formes de rémunération qui pourraient se compléter pour remplacer le modèle actuel du prix de vente.

  1. Micropaiement à la discrétion de l’auteur/distributeur et en aucun cas une modalité à généraliser.
  2. Mécénat global juridiquement imposés par les gouvernements (et indépendant du micropaiement).
  3. Plateforme de don direct ultra-simplifiée en même temps qu’une sensibilisation à cette nouvelle logique (ce que ferait déjà le mécénat global).

Est-ce ainsi que nous sortirons du monde de la rareté, du monde des happy few, et entrerons dans le monde des flux ? Sans doute que nous n’avons pas encore eu les bonnes idées.

Note sur le SARD

  1. La version dure du mécénat global passe par l’État qui nous imposerait le don d’une somme forfaitaire.
  2. Je suis pessimiste quant à cette idée. Il faut une loi pour favoriser l’auto-organisation de la rémunération. Mais je vois mal l’État passer des lois qui le désengage, c’est contre la logique étatique. Si l’État passait des lois pour pousser le système à fonctionner sans l’État se serait une révolution extraordinaire (surtout hors du monde de la finance). J’ai peur que ce ne soit pas demain la veille. Les gouvernants aiment trop le pouvoir et pas assez les hommes.
  3. La version allégée du mécénat global, qui sera annoncée le 8 septembre, ne passe par l’État mais par un engagement volontaire des créateurs et des internautes. Nous pourrons ainsi tester le système mais je ne vois pas bien d’autres intérêts. Quelle différence avec le don direct ? Ok, ça nous évite juste de voir partout fleurir des boutons de dons mais, à la place, nous aurons des boutons de vote. Beaucoup de bruit pour rien à mon sens.
  4. Qui dit vote, dit populisme. Les productions grossières de TF1 récolteront tous les revenus. Je n’ai aucune envie que mon don aille à des œuvres que je ne respecte pas. Je suis totalement opposé à se système s’il n’est pas contrebalancé (même critique qu’à notre démocratie).
  5. Au vote positif (+1), il faut ajouter un vote de censure (-1). Je veux que mon don n’aille pas nominativement à tel ou tel artiste, à tel groupe d’artistes (les racistes), à telle liste compilée par des tierces parties auxquelles je fais confiance… Je veux par exemple pouvoir donner tout aux écrivains et rien aux musiciens.
  6. Je veux aussi que le système soit totalement transparent. Je veux savoir combien les artistes ont déjà reçu et arrêter de leur donner quand j’estime que c’est suffisant. Je veux pouvoir mettre des barrières. À Partir d’un certain seuil en euro, mon argent va ailleurs. Et si c’était ça le véritable socialisme ?
  7. Dans le cas de la version dure du mécénat global, il faut empêcher le choix explicite du bénéficiaire d’un don. Sinon j’aurais la possibilité de cibler un ami qui pourrait me donner en retour, ce qui reviendrait à passer outre l’obligation. Je ne peux donc qu’exclure ceux à qui je ne veux pas donner.
  8. En revanche, je dois pouvoir choisir dans quelle zone de la longue traîne des votes mon don se répartira. Je peux ainsi décider de financer la création underground.
  9. Reste que tout cela est bien compliqué alors qu’il s’agit avant tout d’une révolution psychologique à effectuer. Tous ces artifices techniques ne font-ils pas que nous détourner de notre objectif ? Mieux vaut passer son temps à donner l’exemple et à expliquer qu’à mettre en place des usines à gaz.

Un article initialement publié sur Le peuple des connecteurs

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