OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Une galerie Street Art dans le ventre de New York http://owni.fr/2011/05/08/galerie-street-art-urbain-graffiti-newyork/ http://owni.fr/2011/05/08/galerie-street-art-urbain-graffiti-newyork/#comments Sun, 08 May 2011 18:54:26 +0000 Ophelia Noor http://owni.fr/?p=61342

Revok, Ceaze, photo par Luna Park ©

Tous les liens de cet article sont en anglais, sauf mention contraire

Entre 2009 et 2010, un bataillon d’artistes, 102 en tout, descend dans le ventre de New York et transforme une station de métro abandonnée en galerie d’art, sous la direction de deux de leurs pairs, Workhorse et PAC. Un travail de fourmi, et dangereux, The Underbelly Project avait pour but de revenir aux fondamentaux du graffiti, d’accomplir une action authentique et poétique, à une époque où Banksy et JR sont sur-médiatisés et sur-vendus.

Nous sommes dans une époque où l’on oublie les sources de la passion des artistes,” nous raconte Samantha Longhi de Graffiti Art Magazine [fr]. “Le marché de l’art s’est envolé. Les organisateurs de l’Underbelly project ont voulu revenir aux sources du street art, avec l’envie de montrer le travail de plusieurs artistes sans dimension marchande. Pour le plaisir de peindre.”

Difficile d’en savoir plus sur ce projet hors du commun, les participants ne souhaitant pas s’exprimer sur le sujet ou étant tout simplement injoignables. La médiatisation, sans doute trop précoce, du projet en octobre 2010, via un article dans le New York Times , a fait tourner la tête de la MTA , la RATP new-yorkaise. Dans l’ère post-11 septembre, 102 artistes ont graffé pendant 18 mois dans une station abandonnée du réseau, au nez et à la barbe des autorités.

Trustocrop, photo par Vandalog cc

Un exploit qui peut leur coûter très cher, le graffiti étant considéré comme un crime aux États-Unis. En témoigne la récente arrestation de Revok à Los Angeles, un des artistes du Underbelly project, qui a écopé de six mois de prison ferme et d’une caution fixée à 300.000 dollars.

Les organisateurs et les artistes ou photographes impliqués se font donc très discrets, en témoigne cette réponse d’un des participants à ma demande d’interview : “Maybe this is a bit paranoid or whatever, but honestly I’m not very comfortable answering any questions for an article relating to The Underbelly Project at this point (…) I’m sorry I can’t be more helpful.”

En France, le graffiti, même s’il n’est pas nommé par la loi en tant que tel, est considéré comme un délit passible de 30.000 euros d’amende et deux ans de prison ou 3.750 euros et des travaux d’intérêt général en fonction de la gravité des dommages causés.

Damon Ginandes, photo par Ian Cox/Walkandy ©

Dans ce projet qui mêle street-art et exploration urbaine, les graffeurs autant que les photographes font de la ville leur terrain de jeu. La performance, le challenge, l’adrénaline, la curiosité et le jeu font partie de l’équation. Tous prennent des risques physiques, juridiques et financiers potentiellement importants. Comme le résume très bien le LTVS squad sur son site : “Pour résumer, nous explorons “des lieux interdits” que nous documentons, dans New York et ses alentours. Nous sommes des fanatiques de l’exploration urbaine sans être des têtes brûlées. Nous aimons profondément le vieux New York.”

Une relation de confiance s’établit bien souvent entre les producteurs de cet art éphémère, destiné à être passé au Kärcher, et les photographes qui mettent en valeur et documentent leur travail. Parmi les photographes, qui ont pu pénétrer dans la station, Ian Cox de Walkandy, Luna Park de Robotswillkill et RJ Richmond de Vandalog“La dimension documentaire est importante,” reconnait Samantha Longhi, de même que reproduire l’ambiance si particulière à un lieu. Justement, quid de l’exportation du projet Underbelly dans d’autres villes, de la sortie du livre et de l’exposition annoncée ?

Il était question d’exporter le projet, continue Samantha Longhi, des repérages ont été faits dans d’autres villes, mais pour l’instant les curateurs du projet préfèrent se tenir tranquilles. Le projet a eu pas mal de bâtons dans les roues, il ont eu des soucis avec la police sur place [à New York], il y a eu des fuites et du vandalisme pour trouver la station. Il était prévu de faire une exposition à l’Opera Gallery avec la sortie du livre, mais tout est en suspens, y compris le site internet du projet, pour des raison sécuritaires et juridiques.

l'Underbelly Project vandalisé

La galerie a été vandalisée, et la MTA ne devrait pas lâcher le morceau, dans une des villes les plus répressive contre le graffiti, qui en est pourtant le berceau.

Les politiques successives depuis les années 1980, dont celles de Rudy Giuliani et Michael Bloomberg, maires de New-York, ont mis en place plusieurs “Task Force” anti-graffiti ou anti-vandalisme.

Sur le site officiel de l’état de New York on peut lire que la lutte contre le graffiti fait partie de l’éducation des citoyens, et plus loin, que “500 dollars seront offerts pour toute dénonciation“.

Samantha Longhi, qui connait les personnes impliquées dans le projet, ajoute qu’ils ont en leur possession des dizaines de milliers de photos non publiées, des vidéos ont été réalisées, le projet a été très bien documenté, toujours avec ce souci d’être libre dans l’exécution et de revenir aux sources :

Contrairement a une exposition comme celle qui se tient en ce moment au MOCA de Los Angeles, l’Underbelly reste dans les codes originels du graffiti. Les artistes se sont co-optés entre eux, sans distinction de notoriété ou de valeur marchande. Les curateurs sont des graffeurs. La recherche d’authenticité est une question permanente dans ce milieu.

Jeff Soto, photo par Luna Park ©

En attendant d’en savoir plus sur cette aventure collective hors norme, voici l’une des rares vidéos disponibles sur Internet. C’est une installation de IAM faite pour l’Underbelly Project et filmée par Jason Eppink. La Shadow Machine est un système de projection analogique qui reprend des photographies de Jules Edward Muybridge [fr].


Galeries Flickr de Vandalog cc-by-nc ; et à voir absolument celles de Luna Park © tous droits réservés et  Ian Cox © tous droits réservés.

The Shadow Machine par Jason Eppink sur Vimeo.

Des stations de métro abandonnées à New-York : http://www.columbia.edu/~brennan/abandoned/ [en]

Une possible localisation de la station Underbelly serait la station South 4th Street à South Williamsburg, Brooklyn. [en]

Retrouvez notre Une sur les explorateurs urbains (illustration CC Loguy)
- Spéléologie urbaine à Brooklyn
- Miru Kim: la ville, nue

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I approve this message ! http://owni.fr/2010/11/03/i-approve-this-message/ http://owni.fr/2010/11/03/i-approve-this-message/#comments Wed, 03 Nov 2010 12:51:07 +0000 Ophelia Noor http://owni.fr/?p=34539 Alors que les élections de mi-mandat aux Etats-Unis s’achèvent sur une large victoire des Républicains à la chambre des représentants et que les démocrates conservent  leur majorité au Sénat il est intéressant de se pencher sur la guerre de l’image à laquelle se livrent les candidats, soutenus à coups de millions de dollars par les lobbies, les partis et les supporters des comités d’action politique.

Ces spots de campagnes publicitaires destinés au médium télévisuel et à classer pour certains au panthéon du LOL de la communication politique ne doivent pas nous détourner de la question du financement de ces campagnes de communication destinées aux électeurs.

2010, année du financement illimité

Ces spots de campagne sont pour la plupart financés par les Comité d’Action Politique (PAC – Political Action Committees) qui sont eux mêmes financés à travers  un système complexe de régulations des donations en fonction du statut  du PAC lui même (connecté ou non-connecté) et du donateur (individu, lobby, entreprise, syndicat…). Le PAC est surtout un intermédiaire entre la véritable source de l’argent et le candidat à l’élection.

Mais le 21 janvier 2010, l’arrêt de la Cour Suprême américaine Citizen United v FEC, achève de lever les dernières barrières rendant possible le financement illimité des campagnes de communication des candidats et donne naissance aux Super PAC, au grand dam des démocrates et du Président Obama qui avait qualifié le jugement de la Cour suprême de,

(…) major victory for big oil, Wall Street banks, health insurance companies and the other powerful interests that marshal their power every day in Washington to drown out the voices of everyday Americans

Ces dépenses de communication sont directement financées par les Super PAC. Ces derniers doivent déposer la liste de leurs donateurs auprès de l’autorité de régulation des élections (Federal Electoral Commission), bien qu’ils ne soient pas obligés de la divulguer avant le jour du vote. Ce qui rend plus difficile le travail de transparence mené par la même FEC ou des organismes indépendants comme la Sunlight Foundation.

Money, money, money !

Toute l’hypocrisie de cet arrêt tient au fait que si les contributions directes aux candidats sont toujours interdites, les corporations et les syndicats peuvent financer les campagnes publicitaires pour des montants illimités à travers ces supers comités d’action politique si ces derniers s’enregistrent en tant de “I.E-PAC” (Independent Expenditure) auprès de la FEC.

Rien de plus facile ! Il suffit d’en faire la demande par courrier… Et sans grande surprise, la FEC a été depuis submergée de lettres de demande d’enregistrement. La Sunlight Foundation Reporting Group s’est empressée de recenser au jour le jour ces demandes, dans une application consultable sur le site de leur enquête : Follow the Unlimited Money.

Citizen United a finalement permis à ces comités d’action politique de financer à la fois des spots de campagne en faveur d’un candidat mais aussi en opposition à son concurrent pour le même scrutin.  Et pour ajouter à la confusion, il sera nécessaire à l’électeur de distinguer les spots des équipes de campagne officielles et ceux de ces groupes extérieurs (outside groups) – qui par ailleurs peuvent les diffuser sans l’accord du candidat…

De cet imbroglio financier, politique et électoral, la rédaction d’Owni en a sorti une sélection lol des clips de campagne les plus marquants, de la sorcière au mouton démoniaque. Nous avons également réaliser pour RFI une application interactive permettant de visualiser les dépenses des candidats par état et partis : http://www.rfi.fr/ameriques/20101029-depenses-campagne-candidats-americains

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Tendance artillerie lourde

Pamela Gorman (Arizona) dans un spot 100 % NRA (National Rifle Association) se lâche :“Je suis une chrétienne conservatrice et une bonne tireuse”. Son but ? “Rendre chèvre la gauche” en quelques rafales à l’arme automatique !

Tendance Data

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Tendance mouton démoniaque

Un grand moment cinématographique, effet Koulechov et frissons garantis. C’est le favori de la rédaction.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Tendance Série télé

Dans la course au Sénat du Colorado, mention spéciale à la série Maison des horreurs (House of Horrors) montée contre le sénateur Ken Buck et en faveur du concurrent démocrate Michael Bennet. Le Colorado est l’état qui a bénéficié des dépenses les plus importantes des Comités d’Action Politiques (PAC) pour un total de $32,779,082.89

Tendance patriotes…professionnels !


Joe Miller, Alaska, candidat du Tea Party. “Cette élection c’est l’establishment contre nous ! Les politiciens professionnels pensent qu’ils sont de droit, qualifié pour prendre le pouvoir. Il est temps de leur montrer que c’est faux ! Votez pour un patriote professionnel !

Dale Peterson, Alabama : “J’ai été fermier, entrepreneur, flic et marine pendant la guerre du Vietnam, alors écoute !” Dale continue sont speech sur les racailles et les criminels, sa Winchester en bandoulière : “Nous les républicains valont mieux que ça !”

Tendance sorcellerie

Christine O’Donnell nous rassure : elle n’est pas une sorcière…elle est comme nous… ?!

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Tendance Do It Yourself

Cliquer ici pour voir la vidéo.

A voir aussi en DIY:

Le gouverneur Hakeem dans le Dakota Nord,

Doug Aden dans le Colorado

Tendance Soap Opera

Blanche Lincoln, dans l’Arkansas, vous demande de garder foi en elle malgré les discours des experts. Petite musique mièvre et vent dans les cheveux dans un décor champêtre…

Cliquer ici pour voir la vidéo.

crédits Flickr CC programwitch

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PACinfo: Où sont passés les 10 milliards de la PAC? http://owni.fr/2010/01/13/pacinfo/ http://owni.fr/2010/01/13/pacinfo/#comments Wed, 13 Jan 2010 19:19:27 +0000 Nicolas Kayser-Bril http://owni.fr/?p=6955 9,94 milliards, c’est un netbook pour chaque Français. C’est le train gratuit pour tous pendant 6 mois. C’est le feu d’artifice du 14 juillet (celui du Champ de Mars, hein, pas de Agen) tous les jours de l’année dans toutes les capitales de région.

C’est aussi ce que reçoit la France tous les ans au titre de la politique agricole commune. OK, on paye moins qu’on ne donne. Mais ca signifie que les autres prétendants à des subventions européennes sont désavantagés (régions, associations) puisque Bruxelles essaye d’aplanir le solde net de chaque pays.

Malgré des sommes colossales et des enjeux qui dépassent largement l’agriculture, les contribuables ne reçoivent que peu d’info de qualité. Depuis maintenant 9 mois, la liste des bénéficiaires de la PAC est en ligne. Le site farmsubsidy.org l’a même remise en forme, pour que les internautes ne soient pas obligés de subir le site du ministère de l’agriculture. Malgré cette manne d’info, les journalistes français se sont montrés très circonspects.

Pourtant, l’OLAF (les incorruptibles de l’Union) a trouvé en 2006 que 48% des vaches slovènes n’existaient que sur les formulaires de demande de subvention. Plus tôt, c’était les Irlandais qui faisaient tourner leurs moutons d’exploitation en exploitation pour toucher plus de sous. Selon toute probabilité, les chiffres de la PAC recèlent bien d’autres histoires salaces.

L’année dernière déjà, j’avais lancé un ballon d’essai pour un projet de datajournalisme sur la PAC, sans résultat. J’ai mené depuis une plus grande étude de faisabilité, mais je ne peux pas aller plus loin, faute de temps et d’argent.

mokup

Je balance ici mes plans, dans l’espoir qu’un codeur (ou, qui sait, un rédac chef) la reprenne et la développe.

1. Récupérer les données

Construire un programme pour récupérer les 135.000 points de données, c’est long. C’est pour ca que farmsubsidy.org a déjà fait le boulot et vous offre une base Access à peu près propre. (Le lien vers le fichier zip si vous le demandez dans les coms).

2. Localiser les bénéficiaires

La base nous donne le nom et la commune du bénéficiaire. On peut donc les chercher dans l’annuaire.

  • Les Pages Blanches nous offrent les adresses.
  • L’API de Google Maps nous permet de les placer sur la carte.

3. Trouver des données hyperlocales (niveau: facile)

Pour chaque territoire, il serait intéressant de voir si les subventions reçues s’éloignent de la moyenne nationale.

Grâce à de telles données, le journaliste et l’utilisateur peuvent très vite identifier les zones s’éloignant sensiblement de la moyenne. Et commencer à enquêter.

4. Trouver des données hyperlocales (niveau: difficile)

  • société.com ou Infogreffe possèdent suffisamment d’infos sur les entreprises pour pouvoir établir des stats significatives sur le ratio subvention/chiffre d’affaire. Mais ces sites sont loin d’être complets ou structurés.
  • Le cadastre en ligne est une mine d’infos sur la structure des communes et des exploitations. Mais je n’ai pas encore trouvé de moyen de l’interroger automatiquement.
  • Wikipédia et sa petite sœur structurée dbpedia peuvent aussi se rendre utile, en donnant par exemple la couleur politique d’une commune.
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